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Une jeune femme est retrouvée morte dans le couloir d’un hôtel. Un homme d’une quarantaine d’années, échotier d’un journal à scandale, une feuille de chou, est arrêté. Son interrogatoire commence… « L’amour y est cette mécanique implacable qui déchire les corps et installe la mort au creux des âmes en même temps que le plaisir. »
Chef d’œuvre musical, il pointe la genèse de la transformation de Serge Gainsbourg en « homme à tête de chou » du show biz.
Véritable polar chaud et noir, cette lente descente aux enfers du suspect révèle les obsessions de l’artiste et son génie avant-gardiste du texte et de la musique.
Laissons la parole à Eric Rannou, comédien et concepteur du spectacle:
"A la mort de Gainsbourg en 1991, toute une jeune génération fut jetée dans le trouble et la tristesse par la perte d’un proche. J’en faisais partie depuis deux ou trois ans, époque à laquelle, je découvrais un auteur bien différent de l’invité régulier de Michel Drucker. Je supportais mal le Gainsbarre alcoolique et dépravé, toujours prêt à une provocation de trop. Le deuil de l’artiste s’articula, bien sûr, à l’écoute de ses albums antérieurs. En parallèle, la mise en lumière de groupes phares des années 70 par un ami, dirigeait mon attention tout particulièrement sur ses œuvres de la même période.
Mon métier de comédien me fit apprécier, l’idée des albums concepts développés par les Who, Peter Gabriel, David Bowie… A force d’écouter en boucle l’album « L’homme à tête de chou », je ressentais la puissance de ce texte et voyais se dessiner la trame de cet opus.
L’idée était là. Il ne restait plus qu’à trouver les trois unités théâtrales. L’action : Seul ou avec Marilou ? J’optais rapidement pour la première solution laissant au spectateur la possibilité de trouver «sa » Marilou aussi bien pour le sexe masculin que féminin « le plaisir dissout les sexes et n’est partagé que dans la mesure où l’on partage les rôles ». Le fait d’être seul sur scène laisse également planer le doute sur cette relation physique et cérébrale. Vérité, mensonge, délire… Seul face à cet inspecteur de pacotille… Le lieu : Un pays d’Amérique du sud quelconque, chaud, moite à en faire suinter le coté salace de Marilou. L’action ne se déroulant pas en France, la barrière des interdits si ténue chez Gainsbourg, devient transparente comme un voile léger. Le temps. Découpé en deux parties distinctes, le temps du commissariat durant lequel l’échotier est interrogé par les services de police locaux, enlace le temps du souvenir de Marilou : la rencontre, le plaisir, la douleur, la mort…
Le théâtre et la musique devaient être liés. Il était alors important que ni l’un, ni l’autre ne prissent le pas. Une mise en scène épurée, un décor plus symbolique que représentatif et un jeu d’acteur dénudé de tout artifice, permettaient de retrouver le style de scénario que l’auteur aurait pu réaliser, (il venait juste de sortir le film « je t’aime moi non plus »). L’état psychologique du journaliste et sa lente descente aux enfers apportaient au comédien que je suis, un formidable terreau.
Enfin, il fallait s’attaquer à sa musique. Puissante et pointue, technique et simple à la fois, les musiciens furent confrontés au génie de Ginsburg. Oui, Ginsburg car la musique avait certes, les couleurs de son époque, mais aussi la solide formation classique du compositeur. En effet, « ma lou, Marilou » est inspirée de Beethoven. Seule, la qualité des musiciens, a permis la compréhension de la direction sonore de l’auteur et ainsi, de la refondre dans nos unités théâtrales.
L’auteur et son œuvre
La noirceur de l’album m’a toujours paru comme le fondement de cette création. La rencontre amoureuse avec Marilou n’est qu’un prétexte pour faire ressortir les idées les plus sombres de l’auteur (la trahison, la mort, la folie) qui résonnent naturellement en moi. Une fois de plus, le mélange plaisir et douleur, « Je t’aime moi non plus », cher à Gainsbourg, est porté à son paroxysme. Une seule fin était possible : La mort de Marilou. Si elle ne m’appartient pas complètement, elle ne sera à personne.
Période de doutes et d’insatisfactions de Gainbourg, soutenue par un environnement familial plus ou moins stable (Jane Birkin et leurs enfants), ce disque est l’annonce de son effondrement intérieur et extérieur qui surgira avec le succès de « Au armes et Caetera » et qui détruira l’homme à petit feu. Strasses, paillettes, alcool et tabac auront raison de lui . « L’homme à tête de chou » est étroitement lié à la vie de L’auteur. Gainsbarre prenait naissance à la mort de Marilou, pour ne plus quitter le compositeur, bien décidé à se cacher derrière ce costume crée de toutes pièces. L’internement du coupable à la fin du spectacle, sonne le glas de Gainbourg en personnage publique. Finalement, Gainsbarre réussira à s’échapper de la clinique pour réapparaître en Jamaïque. Pour retrouver une autre Marilou ?"
L’ HOMME Â TÊTE DE CHOU (création 2012 Cie Quai Ouest)
Mise en scène : Geneviève Beurrier
Montages vidéos : Guillaume Delisle
Avec : Eric Rannou
Musiciens : Roland Samson (claviers), Eric Brouster (percussions), Antoine Beurrier (Guitares)
Régie son et lumière : Erwan Philippe
Vendredi 27 et Samedi 28 avril – 20h30
Le Théâtre de Poche : 6 rue de la Tullaye – 22000 Saint-Brieuc
Tarifs : 14€ TP / 10€ TR
Infos et réservations indispensables : 02 96 61 37 29
www.ciequaiouest.blogspot.com Histoire de vous faire patienter, quelques extraits vidéo des toutes premières répétitions en février dernier:
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