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mardi 5 novembre 2013

Quand le "Doute" revient vous envahir...

Succès de la saison passée, le spectacle "Doute" revient au Théâtre de Poche pour deux soirées placées sous le signe du débat puisque 2 membres du diocèse de Saint-Brieuc viendront échanger à l'issue des représentations sur les thématiques et problématiques posées par la pièce. Pièce qui a suscité beaucoup d'admirations mais aussi de questions au sein des spectateurs...
Très actuelle par son sujet (il n'y a qu'à voir les différentes émissions et documentaires qui fleurissent depuis quelques temps, dont l'excellent téléfilm "Le silence des églises" avec Robin Renucci et le très beau documentaire "Mea maxima culpa" diffusé récemment sur Arte, pour s'en rendre compte), l'histoire de cette relation ambigüe entre un prêtre et un enfant au sein d'une institution religieuse va bien au-delà de la simple interprétation facile et du raccourci sale qu'on peut en faire.
Déjà Henri de Montherlant dans "La ville dont le prince est un enfant" traitait de cette état d'admiration-dépendance entre un prêtre et son élève dans un microcosme régi par ses propres lois, en dehors du monde et presque du temps.
Pour ceux qui l'auraient loupé la saison passée, les séances de rattrapage auront lieu les vendredi 15 et samedi 16 novembre à 20h30!
Il est des histoires qui défient tous les silences, d’autres que l’on préfère ne pas entendre. Mais quand le doute s’installe, il ronge l’âme tel un poison qui se diffuse lentement… Il est le pire ennemi de la raison.

1964, école  Saint-Nicolas du Bronx (USA). Le père Flynn, chargé de l’enseignement religieux et entraîneur de basket, est soupçonné par la directrice, Sœur Aloysius, d’entretenir des rapports ambigus avec un jeune élève noir du pensionnat.
Cherchant par tous les moyens à prouver la culpabilité du prêtre, elle va entraîner la mère du garçon et la jeune sœur James dans son scepticisme. L'aumônier accusé va tenter de se disculper mais soeur Aloysius n'a pas dit son dernier mot. Le doute s'installe…
 Quelles en seront les conséquences ? Et si tout cela n'était qu'un malentendu ?
 Les accusations qu’elle profère sont-elles seulement fondées?...

Natif du Bronx, John Patrick Shanley y grandit et y fréquente l'école catholique. Sa pièce Doute (2005) remporte de nombreux prix, dont le Prix Pulitzer.
Shanley installe un malaise qui avance masqué: nuage austère, non-dit à tous les étages, valse des ambiguïtés morales. Le venin est bien là et se répand dans le lait blanc des bonnes consciences d'une école religieuse des années 60, prise entre les feux de l'aura cool du Père Brendan Flynn et la raideur dogmatique de Soeur Aloysius Beauvier.

C’est avec l’idée de bousculer les certitudes que la compagnie Quai Ouest inscrit sa mise en scène. Il est indéniable que les thèmes centraux brassés par ce « Doute » ne manquent pas d’intérêt : plus que la pédophilie des prêtres, c’est avant tout de foi, de confiance et de certitudes aveugles qu’il s’agit. La foi en l’institution, qu’elle soit politique ou religieuse, ne permet pas forcément de masquer ses différents disfonctionnements.
 Ce spectacle, une heure quarante durant, va donc accorder régulièrement différents éléments pour que chaque spectateur se fasse une idée et fonde une théorie, confirmant ou infirmant ses idées. Et la qualité doublement sensible de sa thématique (la pédophilie et la foi catholique) ne manquera pas de susciter à la fois l’intérêt et le débat. A l’heure où le nouveau pape François demande d’agir avec « détermination » contre les abus sexuels commis par les membres du clergé, ce spectacle s’inscrit dans la réalité d’une société qui n’a pas finie de s’interroger !...

Une pièce percutante, ébranlant les certitudes de chacun, mettant en lumière un questionnement essentiel!

Distribution :
·        Sœur Aloysius : Geneviève Beurrier
·        Père Flynn : Ludovic Plestan
·        Sœur James : Sandy Lefol
·        Mme Muller : Marielle Lassalle

Créations lumières : Antoine Beurrier
Mise en scène : Geneviève Beurrier
"Doute" de John Patrick Shanley (Création 2013 Cie Quai Ouest)
 Les vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013 à 20h30 
(spectacle suivi d’un débat avec un représentant du diocèse de Saint-Brieuc)
Lieu :Théâtre de Poche (6 rue de la tullaye - 22000 Saint-Brieuc)
Tarifs : plein 15€ - réduit 13€

Infos et  réservations indispensables : 02 96 61 37 29 ou quaiouest@hotmail.com




Paroles de poilus: un devoir de mémoire et de vigilance...

Vendredi 25 octobre au Théâtre de Poche a eu lieu la première du spectacle "Paroles de poilus".
Les comédiens de la compagnie ont ainsi entamé un travail sur les 100 ans de la grande guerre avec ce spectacle, premier d'un tryptique composé de 3 visions de la guerre 14/18. ("Le lavoir" les vendredi 7 et samedi 8 mars, ou l'aube de la grande guerre vue par des femmes se retrouvant dans un lavoir; et "Le cabaret de la grande guerre" les vendredi 28 et samedi 29 mars, ou la trève du réveillon du jour de l'an permet à quatre poilus d'oublier la guerre et apporte leur version des faits vu de l'intérieur, entre vapeurs d'alcool, chansons de soldats, et critiques acerbes de leurs généraux.)
"Paroles de poilus" part désormais sur les routes à la demande des établissements scolaires du grand ouest de la France.
La réunion de ces textes et lettres de soldats a ainsi permis de réunir les souvenirs et les souffrances de ces hommes partant la fleur au fusil pour devenir de la chair à canon. Ces récits font échos aux espoirs angoissés des filles, femmes, mères, restées s'occuper du dur quotidien et qui, dans l'ombre de leurs désarroi, prient pour eux.
Sur un plateau à plusieurs niveaux au décor de tranchées, les sensibilités des 7 comédiens qui composent la distribution ont ainsi pu permettre au public de ne pas oublier.
La mise en scène sobre de Geneviève Beurrier a laissé la place à l'importance de ces mémoires mêlées et à la résonance des ces voix de poilus que furent nos pères, nos grands-pères ou nos arrières-grands-pères.

Retour en images sur cette première:

article du Télégramme Saint-Brieuc (24/10/2013)

Eric Rannou 

Guillaume Delisle

Guillaume Delisle

la salle remplie du Théâtre de Poche

Ludovic Plestan et Eric Rannou

Eric Rannou face aux spectateurs

Ludovic Plestan

Guillaume Delisle

De gauche à droite: Laetitia Leboucher, Geneviève Beurrier, Roland Samson, Julie Beurrier

Guillaume Delisle et Eric Rannou

Guillaume Delisle

Eric Rannou et Ludovic Plestan

la distribution du spectacle

la salle du Théâtre de Poche