Après "On n'échappe pas à son destin", "Face au Paradis", et "Cabaret Palace", voici la première création de la nouvelle saison 2011/2012.
L'approche de l'absurde par la compagnie s'appelle : "Les Ionesciades".
"La cantatrice chauve", suivie de "La leçon" feront bondir les faux-semblants les vendredi 4 et samedi 5 novembre à 20h30!
Il y a 100 ans naissait le plus Français des Roumains: Eugène Ionesco!
Grand maître de l'absurde et des rapports sociaux, la compagnie lui rend hommage, interprétant 2 de ses oeuvres les plus jouées dans son Théâtre de Poche, pour ensuite habiter les plateaux et théâtres de l'ouest!
"La Cantatrice Chauve":
"Le texte de "la cantatrice chauve", ou du manuel pour apprendre l'anglais, composée d'expressions toutes faites, des clichés les plus éculés, révèle les automatismes de langage, le comportement des gens, le "parler pour ne rien dire", le parler parce qu'il n'y a rien à dire de personnel, l'absence de vie intérieure, la mécanique du quotidien, l'homme baignant dans son milieu social et ne s'en distinguant plus. "Ionesco: Notes et contre-notes"
C'est à l'occasion d'une rencontre avec la méthode Assimil pour apprendre l'anglais, que Ionesco eut soudain une révélation: "J'appris des vérités surprenantes! Qu'il y a 7 jours dans la semaine, que le plancher est en bas, le plafond en haut,... autant de constatations profondes!"
Le travail de l'anglais sans peine fut pour lui la révélation de son écriture théâtrale et la mise en place d'une logique implacable dénaturant ainsi le simple fait de le prononcer! Ou comment l'apprentissage d'une langue étrangère lui permit de déjouer dans sa propre langue la banalité des phrases toutes faites, l'inconstance du langage quand on n'a rien à rajouter, la prise de conscience de la monotonie du verbe quand il est utilisé de façon systématique...
L'absurde révèle la partie de la langue dénuée de signification, du "Bonjour" au "Bonne nuit", car trop répété quotidiennement!
Mr et Mme Smith, bourgeois anglais aux noms communs, se préparent à reçevoir leurs amis, Mr et Mme Martin, aux noms tout aussi banaux!
Ces couples interchangeables vont user de toute la forçe de leur verbiage insipide dans une loghorrée verbale sur la valeur des choses et la critique de l'extérieur, comme autant de personnes qui n'ont rien à se dire!!...
Leur réunion est troublée par l'arrivée inopportune d'un pompier embrasant la situation, personnage incongru, alarmant la tragédie du langage et le conformisme petit-bourgeois!
Le tragique et le burlesque se confondent dans une vérité de renouvellement et d'avant-garde!
"Je voulais, en me mettant à écrire, faire du nouveau! On a trouvé que je faisais de "l'avant-garde", de "l'anti-théâtre", expression vague mais constituant bien la preuve que j'avais fait du nouveau!"
Distribution:
Mr Smith: Ludovic Plestan
Mme Smith: Laetitia Leboucher
Mr Martin: Guillaume Delisle
Mme Martin : Geneviève Beurrier
Le capitaine des pompiers: David Postel
Mary la bonne: Julie Beurrier
Il en aura été de même pour "La leçon" :
"Faire dire aux mots des choses qu'ils n'ont jamais voulu dire!"
Tentative d'un fonctionnement "à vide" des mécanismes du théâtre, essai d'un théâtre abstrait ou non figuratif!
Toute l'action de "La Leçon" repose sur le basculement calculé de deux mouvements contraires.
Deux personnages en présence: un professeur timide, calme et poli, en face d'une élève dynamique et d'une grande vivacité d'esprit. La situation va rapidement changer: la témérité initiale de l'élève se change en soumission morbide, la timidité du professeur en agressivité assassine ; la parole, d'abord réglée, échappe progressivement à toute mesure jusqu'à sécréter en bout de course l'objet meurtrier. "La philologie mène au crime", déclare la bonne qui n'arrive pas à apaiser le professeur malgré ses avertissements successifs.
Le déchaînement qui s'en suit, par son excès extrême, semble le produit d'un rêve: le langage, qui a reconquis son pouvoir magique, échappe au contrôle de l'homme.
Ionesco a écrit un drame comique, comique qui se mêle aux moments où affleurent la tyrannie et la violence du professeur… Malgré la tyrannie de l'existence, il faut continuer; quoi de mieux que la dérision, que les jeux de mots plutôt que les maux pour échapper à la souffrance existentielle et à la soustraction finale.
Distribution:
Le professeur: Eric Rannou
L'élève: Julie Beurrier
La bonne: Geneviève Beurrier
2 rencontres avec un auteur impopulaire, devenu "popularisé" depuis sa première création au théâtre des Noctambules en 1950...
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