Très actuelle par son sujet (il n'y a qu'à voir les différentes émissions et documentaires qui fleurissent depuis quelques temps, dont l'excellent téléfilm "Le silence des églises" avec Robin Renucci et le très beau documentaire "Mea maxima culpa" diffusé récemment sur Arte, pour s'en rendre compte), l'histoire de cette relation ambigüe entre un prêtre et un enfant au sein d'une institution religieuse va bien au-delà de la simple interprétation facile et du raccourci sale qu'on peut en faire.
Déjà Henri de Montherlant dans "La ville dont le prince est un enfant" traitait de cette état d'admiration-dépendance entre un prêtre et son élève dans un microcosme régi par ses propres lois, en dehors du monde et presque du temps.
Pour ceux qui l'auraient loupé la saison passée, les séances de rattrapage auront lieu les vendredi 15 et samedi 16 novembre à 20h30!
Il
est des histoires qui défient tous les silences, d’autres que l’on préfère ne
pas entendre. Mais quand le doute s’installe, il ronge l’âme tel un poison qui
se diffuse lentement… Il est le pire ennemi de la raison.
1964,
école Saint-Nicolas du Bronx (USA). Le
père Flynn, chargé de l’enseignement religieux et entraîneur de basket, est
soupçonné par la directrice, Sœur Aloysius, d’entretenir des rapports ambigus
avec un jeune élève noir du pensionnat.
Cherchant
par tous les moyens à prouver la culpabilité du prêtre, elle va entraîner la
mère du garçon et la jeune sœur James dans son scepticisme. L'aumônier accusé va tenter de se disculper mais soeur Aloysius
n'a pas dit son dernier mot. Le doute s'installe…
Quelles en seront les conséquences ? Et si
tout cela n'était qu'un malentendu ?
Les accusations qu’elle profère sont-elles
seulement fondées?...
Natif
du Bronx,
John Patrick Shanley y grandit et y fréquente l'école catholique. Sa pièce Doute
(2005) remporte de nombreux prix, dont le Prix Pulitzer.
Shanley
installe un malaise qui avance masqué: nuage austère, non-dit à tous les
étages, valse des ambiguïtés morales. Le venin est bien là et se répand dans le
lait blanc des bonnes consciences d'une école religieuse des années 60, prise
entre les feux de l'aura cool du Père Brendan Flynn et la raideur dogmatique de
Soeur Aloysius Beauvier.
C’est
avec l’idée de bousculer les certitudes que la compagnie Quai Ouest inscrit sa
mise en scène. Il est indéniable que les thèmes centraux brassés par ce « Doute » ne manquent pas
d’intérêt : plus que la pédophilie des prêtres, c’est avant tout de foi,
de confiance et de certitudes aveugles qu’il s’agit. La foi en l’institution,
qu’elle soit politique ou religieuse, ne permet pas forcément de masquer ses
différents disfonctionnements.
Ce spectacle, une heure quarante durant, va
donc accorder régulièrement différents éléments pour que chaque spectateur se
fasse une idée et fonde une théorie, confirmant ou infirmant ses idées. Et la
qualité doublement sensible de sa thématique (la pédophilie et la foi
catholique) ne manquera pas de susciter à la fois l’intérêt et le débat. A
l’heure où le nouveau pape François demande d’agir avec
« détermination » contre les abus sexuels commis par les membres du
clergé, ce spectacle s’inscrit dans la réalité d’une société qui n’a pas finie
de s’interroger !...
Une pièce percutante, ébranlant les certitudes de
chacun, mettant en lumière un questionnement essentiel!
Distribution :
·
Sœur Aloysius :
Geneviève Beurrier
·
Père Flynn : Ludovic
Plestan
·
Sœur James : Sandy
Lefol
·
Mme Muller :
Marielle Lassalle
Créations lumières :
Antoine Beurrier
Mise en scène :
Geneviève Beurrier
"Doute" de John Patrick Shanley (Création
2013 Cie Quai Ouest)
Les
vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013 à 20h30
(spectacle suivi d’un débat avec un
représentant du diocèse de Saint-Brieuc)
Lieu
:Théâtre
de Poche (6 rue de la tullaye - 22000 Saint-Brieuc)
Tarifs
: plein 15€ - réduit 13€
Infos et réservations indispensables : 02
96 61 37 29 ou quaiouest@hotmail.com
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